Défilé du 14 juillet : quand les « droits-de-l’hommistes » font volte-face

Publié le par L'Oracle

Article publié sur Agoravox ici


Les « templiers de la démocratie » n’ont pas épargné leurs efforts pour crier « Au loup ! » afin de dénoncer la présence de Bachar El Assad au défilé du 14 juillet. D’un autre côté, la présence du dictateur égyptien n’a suscité la moindre réaction de la part des partis de « l’opposition » ou des ONG qui se sont prises à la venue « inacceptable » du président syrien.


En d’autres termes : il semblerait que selon leur obéissance à certains « critères », il y a des dictateurs qui sont les bienvenues au 14 juillet, et d’autres qui ne le sont pas. Ayons alors le courage d’avouer ce que les gardiens du sanctuaire des droits de l’homme ont une grande difficulté à dire : oui, les dictateurs sont les bienvenues en France, mais sous « certaines conditions »… Le problème n’est pas donc celui de la dictature, mais il est tout à fait autre. Les mêmes « droits-de-l’hommistes », qui gueulent contre la présence d’El Assad au 14 juillet, n’osent sortir le moindre mot pour condamner la présence de son homologue israélien, dirigeant lui aussi d’un pays dont les services secrets sont « soupçonnés » d’avoir les mains salis par du sang français. Voir la vidéo ici.

 

Alors, chers « droits-de-l’hommistes », est-ce que le sang français n’a plus de valeur quand il se fait verser par le Mossad ?


 

La longue mémoire de ceux qui se souviennent encore des attentats de Drakkar, dans lesquels on soupçonne la Syrie, semble brusquement se rétracter quand il s’agit des attentats perpétrés, au contraire des premiers, en plein sol français, par le Mossad. Finalement, dans la bourse des « droits de l’Homme », il semble que le « sang français » perde en valeur quand il est versé au nom de la « sécurité d’Israël ». Des paradoxes tellement évidents que nos chers médias « pluralistes » et « libres » ont beaucoup de mal à relayer…

 

La vérité est qu’on ne peut s’ériger en donneur de leçons en matière des droits de l’homme quand on ne donne pas soi-même l’exemple en la matière. Et, de ce point de vue, la France, comme beaucoup d’autres pays qui s’auto-indexent comme « démocratiques », est loin d’être l’élève assidu et intègre des « droits de l’homme ». L’affaire Dasquié[1], entre autres, est à elle seule suffisante pour prouver que l’inconditionnalité morale avec laquelle on se présente souvent comme le défenseur inconditionnel des libertés n’est surtout pas de mise quand il s’agit de la divulgation de certaines vérités dites « secrets défense »… En d’autres termes, vous êtes libres de parler des retraites, du pouvoir d’achat, des problèmes du logement, de vous livrer à toute querelle partisane autour de sujets connexes, tant que vous n’offensez pas certaines « vérités facilement ébranlables, mais communément admises » (pour ne pas dire mensonges) qui font la pierre angulaire de toutes les légitimations politiques actuelles des inégalités et des injustices à l’échelle planétaire, tant sur le plan du discours que sur celui de l’action.

 

La dictature, à force d’être vue ailleurs, passe souvent inaperçue quand elle existe pour de bon à l’intérieur, si bien que les mêmes qui s’emportent contre la présence du dictateur syrien à la tribune du 14, et y compris certaines ONG "de renommée", la bouclent bizarrement quand il est question d’évoquer le sujet du fichier « Edvige » ou des mesures liberticides que beaucoup de pays « démocratiques » adoptent ou comptent adopter au nom de la guerre contre le terrorisme. En effet, les mesures concernant la surveillance d’internet que compte adopter prochainement le Parlement européen [2] [3], ne sont pas si différentes des mesures « censurocratiques » en vigueur dans beaucoup de pays arabes. Manifestement, la « terrible » dictature arabe éternellement diabolisée par les discours "officiels" occidentaux n’est pas si mal que ça quand il s’agit de la transposer à l’échelle européenne ou états-unienne au nom du « Saint et Miséricordieux » Terrorisme, nouveau Dieu que les dirigeants laïcs n’hésitent pas la moindre seconde pour lui offrir des offrandes à sa taille. Voilà que la dictature Syrienne est, dans les faits, un inspirateur de qualité de la nouvelle dictature que les « démocrates » du « monde libre » comptent imposer à leurs peuples alors que l’on continue à leur focaliser l’attention sur les dangers anti-démocratiques qui viennent de l’extérieur.

 

A la question « Quelle est à ce moment-là la position de la France ? Est-ce que c’est de dire il faut tout faire pour empêcher que des actions telles que celles-ci se mènent sur notre sol ? »[4], le ministre des Affaires étrangères à l’époque, Jean-François Poncet répond : « On ne peut pas, sur une suspicion, bâtir une politique ». Eh oui… c’était peut-être la devise des années 80 … Aujourd’hui le monde « a changé », et les suspicions qui ne pouvaient pas déterminer à l’époque l’attitude politique à adopter envers Israël, déterminent aujourd’hui l’attitude politique qu’adopte tout le bloc dit « occidental » envers la Syrie. Ils semblent que les « suspicions » sont valables comme pièces à conviction irréfutables uniquement quand il s’agit de certains Etats, mais pas quand il s’agit d’autres. Allez deviner pourquoi…

 

Et heureusement que c’est France 3 qui en parle, car si on supprimait le logo de la chaîne on aurait volontiers cru à une « manipulation antisémite » perpétrée par un « méchant pays arabe (ou perse, pour être dans l’actualité) voulant faire « du mal » à Israël » et visant à « attiser la haine contre le peuple juif ».

 

Peut-être faudrait-il faire un procès à la Charles Enderlin, non pas contre France 3, mais contre l’histoire des hommes, parce que ses évidences remettent en cause l’angélisme dûment occulté d’un Etat dont les services secrets sont juste là pour vous surprendre avec des cadeaux magnifiques la veille de Noël…

 

 

 



[1] http://www.dailymotion.com...

 

[2] http://www.freenews.fr...

 

[3] http://www.freenews.fr/nat/6130-divers-europe-un-internet-encore-libre.html

 

[4] Minute 14 :45 de la vidéo précédente

 

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